L’impact du lieu sur le goût du vin : la science et l’intuition mêlées
Si les Alsaciens chuchotent le nom des lieux-dits comme des mots de passe, c’est parce que leur influence sur le vin va bien au-delà de la carte postale. Le sol, l’exposition, l’altitude, la présence de forêts ou de cours d’eau forment un équilibre fragile qui, chaque année, réécrit la partition du millésime.
Quelques exemples parmi les plus étudiés :
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Le Schlossberg (Kaysersberg/Vosges central) : sol granitique, altitude de 250 à 400 mètres. Ses Rieslings sont salués pour leur pureté cristalline, leur acidité tranchante, la fameuse note d’agrume confit (source : CIVA - Schlossberg).
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Brand (Turckheim) : granite rose, orientation plein sud ; Pinot Gris et Gewurztraminer y gagnent une rondeur et une puissance épicée rares.
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Rangen (Thann) : L’un des seuls terroirs alsaciens à substrat volcanique ; son Riesling, sombre en robe, livre des arômes de fumée et de pierre à fusil.
Les chercheurs de l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) ont même établi que la nature du sol (pH, richesse en oligo-éléments, capacité à retenir l’eau) influe significativement sur le profil aromatique final du vin (étude Frontiers in Chemistry, 2021).